La micro-accréditation : nouvelles stratégies pour une requalification rapide de la main-d’œuvre

La micro-accréditation : nouvelles stratégies pour une requalification rapide de la main-d’œuvre

 


Le marché des compétences professionnelles est en pleine ébullition. Notre nouvelle réalité exige un nouvel ensemble de compétences ainsi qu’une capacité de développer rapidement des savoir-faire indispensables dans un paysage qui évolue rapidement. Le Forum économique mondial prévoit que 57 % des compétences requises aujourd'hui seront automatisées d'ici 2025 et que 85 millions d'emplois seront déplacés par un changement dans la division du travail entre les humains et les machines. Il prévoit également l'apparition de 97 millions de nouveaux rôles d'ici 2025.

Alors que la certification et la validation des compétences sont plus que jamais nécessaires – en particulier pour les apprenants adultes déjà sur le marché du travail – nos systèmes de qualification et d’accréditation formels se redéfinissent pour être compétitifs et rester pertinents. Les employeurs reconnaissent qu’ils doivent augmenter leur sélection de talents en mettant l’accent sur la performance et le potentiel plutôt que sur la scolarisation de l’individu. Un nombre croissant d'employeurs s'associent donc à des prestataires de services éducatifs afin d'identifier conjointement les compétences essentielles à l'emploi et de combler ce déficit de compétences par l’entremise de micro-accréditations, ce qui permet une requalification rapide, validée et accessible de la main-d’œuvre d’aujourd’hui et de demain.

Qu’est-ce que la micro-accréditation? 

Une recette pour la croissance économique déjà adoptée par plusieurs

L'intérêt croissant pour les micro-crédits axés sur la demande de l’industrie les rend très attrayants pour ceux qui cherchent à développer un avantage professionnel, ainsi que pour ceux qui cherchent à définir ou redéfinir leur carrière. D’autre part, les entreprises reconnaissent de plus en plus que le développement de la main-d'œuvre via les micro-crédits peut grandement améliorer la productivité ainsi que la rétention de leurs employés.

Plusieurs entreprises telles que Salesforce, Verizon, JPMorgan et Accenture ont créé leurs propres programmes de formation pour améliorer les compétences de leur personnel et les rendre disponibles à l’échelle mondiale. Ces initiatives proposent des expériences d'apprentissage modulaires, fondées sur les compétences professionnelles et qui permettent d’évaluer, de confirmer et de communiquer les compétences acquises. Ces géants de l'industrie ont créé un univers postsecondaire parallèle qui complète ou pourrait même remplacer l'enseignement supérieur traditionnel pour de nombreux apprenants. D’autres exemples existent : 

  • IBM offre une gamme de badges numériques et de micro-certificats axés sur le développement des compétences techniques et qui sont offerts, entre autres, par des collèges communautaires, des camps d’entraînement, ainsi que par des programmes de formation continue. IBM s’appuie désormais sur ces formations pour ses nouvelles recrues. L’entreprise a d’ailleurs conclu un partenariat avec la Northeastern University, en vertu duquel certains badges IBM peuvent être reconnus vers des programmes de maîtrise.
  • Google a introduit un nouveau certificat en ligne dans le domaine du support technique qui a été conçu à l’intention des individus en recherche d’emploi ainsi que pour les travailleurs cherchant à se requalifier. Le certificat est disponible sur la plateforme Coursera et peut être complété en moins de 8 mois. La Duke University offre elle-même une accréditation pour le certificat, et Google prétend que ce dernier offre l’équivalent, en matière de compétences, au diplôme universitaire de 3 ans. D’ailleurs, un consortium de plus de 20 employeurs désireux d’embaucher les titulaires de ce certificat a été créé récemment.
  • Amazon avait annoncé en 2019 que l’entreprise allait dépenser 700 millions $ sur six ans afin de requalifier 100 000 de ses employés, et ce, en développant ses propres programmes de formation postsecondaire et de certification. 

On constate alors que de tels prestataires privés et non traditionnels commencent à créer leur propre vivier de talents dans lequel ils peuvent puiser eux-mêmes. On constate aussi le passage d’un système d’éducation qui a longuement été axé sur l'offrevers un système axé sur la demande créée par l’industrie et les apprenants.

Une alliance vers une reprise durable

L'OCDE recommande spécifiquement de placer les apprenants au centre d'un apprentissage inclusif, abordable, accessible et adaptable, axé sur les compétences pour toute la vie grâce à une utilisation judicieuse de la technologie; et d'améliorer la reconnaissance, la validation et l'accréditation afin de renforcer la visibilité et la transférabilité des compétences enseignées dans des programmes disparates (OCDE 2021)[i].

Pour de nombreux apprenants, l'acquisition et la vérification des compétences et des connaissances sont les deux principales motivations pour s'inscrire à des micro-crédits, généralement à des fins professionnelles et parce qu'ils coûtent généralement moins de temps et d’argent. Ce phénomène est alimenté par le sentiment que les compétences recherchées par les employeurs d'aujourd'hui ne nécessitent pas toujours plusieurs années d'études. Des ateliers, des programmes courts, le bénévolat ainsi que l’auto-formation peuvent, eux aussi, développer des compétences qui permettent de travailler dans des domaines particuliers. Ce qui importe est surtout la validation et la confirmation que ces compétences sont acquises et qu’elles sont utiles à l’emploi.

C’est pourquoi il existe un besoin sans précédent de collaboration entre le monde de l’enseignement supérieur et les entreprises pour survivre dans cette nouvelle réalité et garantir la reprise durable de notre économie. Une telle alliance place l'industrie et l'économie aux commandes et permet de mieux répondre aux exigences de notre nouvelle économie en permettant de combler les lacunes en matière de compétences; d’assurer rapidement la formation, la requalification et le perfectionnement rapides de la main-d'œuvre; et de rester au fait des nouvelles compétences demandées dans un environnement en constante évolution.



 

[i] OECD (2021). OECD Skills Outlook 2021: Learning for Life. Paris, OECD Publishing.

 

Rédigé par Hélène Fournier, Partenaire d’affaires, LCILX

 

Pour plus d’information sur les micro-accréditations destinées aux entreprises, contactez-nous au lcilx@lcieducation.com